Même quand on atteint ses limites de résilience, il y a toujours un cadeau caché à trouver.
La goutte qui fait déborder le vase de la résilience
Mon cerveau a choisi de prendre des vacances récemment. Il ne voulait plus travailler, ni connecter des sujets entre eux (alors qu’il adore en général !), ni rien faire. Il était vide. Et heureux de l’être apparemment. Je l’étais un peu moins, je l’avoue. Il a déconnecté d’un coup, à cause de la goutte de trop dans le grand vase de ma résilience. Cela faisait 6 mois que j’accumulais divers soucis, essentiellement matériels, avec le sourire, choisissant de rebondir plutôt que me plaindre. Et cela fonctionnait bien. Puis, il y a eu un pépin de santé. Pas nécessairement grave mais il fallait s’en assurer.
Et, au moment de passer les examens fatidiques, je me suis effondrée d’un coup. Plus de moteur pour ma résilience, et un cerveau qui ne pouvait plus assurer que le minimum vital. J’ai pu continuer à prendre soin de mon fils et de moi, de notre appartement mais plus à travailler. Après plusieurs mois de travail intensif, cela fait drôle. Et j’ai aussi culpabilisé évidemment de ne plus pouvoir en faire autant. Me revoici quelques semaines plus tard, sentant enfin mon moteur interne redémarrer. Côté santé, le risque n’est toujours pas établi avec précision, et il me faut attendre quelques mois encore. Mais mes capacités de résilience sont revenues.
S’accorder du temps pour être
Je tire quelques leçons de ce passage. D’abord, je vais préciser que pendant les mois intenses de travail j’ai fait attention à continuer de prendre soin de moi, de me reposer. Ce n’est donc pas la raison qui m’a fait m’effondrer. Mais j’ai oublié une leçon spirituelle fondamentale : à l’expire doit succéder l’inspire. Dit autrement, si on est trop dans l’action, dans le faire, plutôt que dans l’être, on le paye. Et clairement, j’étais bien trop dans l’action même si je n’avais pas perdu l’être des yeux. Et du coup je manquais aussi d’inspiration, car le cycle naturel de la respiration n’était pas respecté. Par ailleurs, se reposer cela ne signifie pas toujours être dans l’être.
Autre leçon : « faire ce que je suis », plus que « faire » ou « être ». Je m’explique. Ce temps de vide, de cerveau blanc m’a permis de réaliser que ce que je faisais n’était pas complètement aligné sur qui j’étais. Il y avait une part de moi qui faisait parce qu’il fallait faire, non pas par désir de servir, et encore moins pas plaisir. Ce temps de repos forcé m’a permis d’épurer, de revenir à l’essentiel, et surtout de me réaligner avec ma mission. Maintenant je peux « faire ce que je suis ».
Accepter de ne pas être au top et se faire aider
Ce temps de cerveau vide m’a fait penser à la période post-relation toxique de ma vie. Cette période où mon cerveau devait gérer tellement de stress ! Sauf qu’au lieu d’être vide et blanc, il bouillonnait alors de pensées et avait du mal à décrocher de l’hypervigilance. Il m’a fallu, comme à cette époque, accepter que j’avais atteint mes limites d’encaissement. Accepter de ne pas être aussi forte que j’aurais voulu l’être. Et trouver de l’aide. J’ai eu la chance d’être bien entourée et aimée (ce qui n’était pas le cas il y a 9 ans). Et j’ai investi dans mon mieux-être physique et mental. Et aujourd’hui, cela commence à payer !
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